S’il y a bien un domaine auquel on ne pense pas forcément quand on aborde le minimalisme, c’est celui du sport. Et pourtant, pratiquer un sport ou bien même une activité physique peut s’avérer très énergivore et envahissant d’un point de vue matériel, mais pas seulement ! Multiplication des entraînements, course à la performance et enchaînement des compétitions peuvent se retourner contre nous à plus ou moins long terme et s’avérer contre-productif.
Vous l’aurez sans doute compris à travers ces premières lignes, cet article va s’adresser principalement aux personnes pratiquant une activité sportive. Étant moi-même adepte de plusieurs disciples, je souhaitais aborder cette thématique, et vous partager mes réflexions et mon expérience à travers ma pratique du sport qui se veut aujourd’hui plutôt minimaliste. Ce qui n’a pas toujours été le cas, bien au contraire, comme je vais vous l’expliquer dans cet article.
A-t-on besoin d’une multitude d’accessoires et de matériels pour pratiquer une activité sportive ?
L’encombrement matériel
Je vais commencer par aborder ce qui semble le plus évident quand on parle de minimalisme, c’est-à-dire l’accumulation matérielle. Dans le cadre d’une activité sportive, on peut très vite se retrouver à collectionner des accessoires et des vêtements de sport…
Prenons l’exemple de la course à pied, à première vue, une paire de basket suffit… Sauf qu’avec le temps et au fur et à mesure de sa pratique, on se dit “pourquoi ne pas investir dans un brassard pour son smartphone”, ou bien encore “un camelbak pour s’hydrater”, “pour les journées de pluie un k-way”, et pourquoi pas aussi dans un “legging plus chaud pour l’hiver”.
Une fois les placards bien remplis et après s’être équipé, viennent les participations aux courses en compétition. Si vous courez beaucoup tout comme moi et que vous participez régulièrement à des courses, vous allez sans doute comprendre mon problème : une série interminable de t-shirts et goodies récupérés et accumulés au fil des courses.
Pour cette raison, je trouve que c’est une catégorie compliquée à maintenir minimaliste. Aujourd’hui dans la mesure du possible, je refuse désormais ces goodies en fin de course ou bien sinon je les donne à Emmaüs ou mes proches.
J’évoque ici la course à pied, mais cela est applicable à tous les sports : natation, yoga, musculation, tennis, football…
Evaluez vos besoins
Au-delà de refuser, la deuxième solution que j’ai trouvée et que je vous conseille aujourd’hui pour ne plus vous laisser envahir par vos affaires de sport réside à tout simplement évaluer vos besoins.
Je vais vous donner un cas concret, le mien. Je pratique 3 sports majoritairement et ce 6 jours par semaine :
- course à pied (running) ;
- yoga ;
- et renforcement musculaire.
En partant de ma pratique, j’ai évalué mes besoins en termes de vêtements et d’accessoires pour une semaine (en comptant les lessives). J’ai donc :
- 6 T-shirts
- 4 brassières
- 3 leggings
- 2 shorts
- 1 K-way
- 1 coupe-vent
Après plusieurs mois avec ce nombre de vêtements de sport, j’ai trouvé mon équilibre entre les lessives et mes pratiques.
Pour les marques, j’essaye d’évoluer vers des marques plus eco-responsables comme Organic Basics qui est vraiment top notamment pour ma pratique de yoga.
Et pour les couleurs, je vois la vie en noire. Ok, ce n’est pas le plus joyeux, mais personnellement, je trouve le noir beaucoup plus pratique, moins salissant et on voit moins la transpiration.
Misez sur des accessoires polyvalents et minimalistes
Le troisième conseil que je pourrais vous donner, est d’optimiser au maximum les objets que vous posséder déjà. Par exemple pour la musculation, plutôt que d’acheter des poids vous pourriez utiliser des bouteilles d’eau ou bien encore pour le yoga utiliser un livre en guise de brique.
On peut vite se retrouver pris dans un engrenage de sur-consommation, mais acheter une multitude de gadgets et d’accessoires pour faire du sport ne vous rendra pas plus musclé ou performant. Seules vos actions et votre persévérance vous donneront des résultats.
Il suffit de penser aux gladiateurs, pensez-vous qu’ils avaient besoin de poignées push up pour faire des pompes ? La réponse est non, bien évidemment. On peut faire tellement de choses seulement au poids du corps, alors pourquoi surconsommer dans des accessoires que le marketing souhaitent vous vendre ? Ce n’est pas le fait de posséder un accessoire de musculation qui vous rendra musclé, mais de pratiquer régulièrement.
Minimaliste dans sa pratique sportive
S’il y a bien un aspect auquel on ne pense pas du tout, quand on aborde le minimalisme et le sport, c’est celui de l’encombrement mental avec la surcharge d’entraînement et la pression de réussir.
Pratiquer pour les bonnes raisons
En 2018, j’ai couru mon 1er marathon. Ce fut une expérience incroyable dans ma pratique et pour moi-même, et je ne regrette aucunement de l’avoir fait, mais… l’année qui a suivi ne fut pas fantastique. J’ai eu ce que l’on appelle un “blues marathon”. Pour faire simple, je suis passée d’une pratique de 4 séances d’entraînement en course à pied par semaine à zéro.. Plus d’envie, plus de motivation, plus de plaisir…
C’était plus fort que moi. J’ai toujours adoré courir, mes sorties en course à pied étaient de réelles parenthèses dans ma vie quotidienne. Mais voilà mon corps et mon mental ne voulaient plus.. L’année 2019 a été une vraie traversée du désert pour moi dans ce domaine de ma vie. Mais là encore, je ne regrette pas cette année qui m’a beaucoup appris sur moi-même et mon rapport au sport.
Si j’avais un conseil à fournir, ce serait celui-ci : faites un sport que vous aimez, dans un lieu que vous aimez et qui fait du bien à votre corps, mais aussi à votre esprit. Ne vous imposez pas à des heures d’entraînement pour de mauvaises raisons.
J’ai compris qu’il fallait que je me détache de cette idée que pour avoir des résultats, il fallait forcément souffrir. Que je devais faire un sport avant tout et surtout pour le plaisir. Pratiquer un sport pour perdre du poids ou pour faire mieux qu’un tel, c’est faire reposer son objectif sur un sentiment négatif. Attention je ne dis pas que faire du sport dans le cadre d’une perte de poids est mauvais, bien au contraire, je mentionne juste qu’il est essentiel que faire du sport doit être avant tout un plaisir et non une contrainte.
Cela m’a amené à me reposer les bonnes questions également. C’est-à-dire :
- Pourquoi je cours ?
- Pourquoi j’ai commencé à courir ?
Enfin, cela m’a appris à écouter mon corps. J’ai poussé “la machine”, et cela, c’est retourner contre moi. En allant trop loin dans ma pratique, mon corps m’a obligé à ralentir, et ce, brutalement. Si j’avais écouté les signaux d’alerte, je n’aurais pas été jusqu’à l’arrêt total de ma pratique.
Minimalisme dans ses entraînements
Le minimalisme peut tout à fait s’inclure dans une pratique sportive. Comme nous l’avons abordé dans l’article “Comment le minimalisme peut vous aider à être plus productif ?” , où on vous explique qu’il est tout à fait possible d’être plus productif en faisant moins. Pour le sport, c’est le même principe.
Connaissez-vous le principe de Pareto ? 80 % de nos résultats sont le fruit de seulement 20% de nos actions. Avec ce principe, on se rend compte que finalement 80% de nos actions n’engendrent que 20% de résultat et qu’à l’inverse 20% de nos actions engendrent 80% de résultat !
Pour appliquer ce principe de Pareto dans le contexte d’une pratique sportive, il suffit d’identifier les séances et/ou les entraînements qui engendreront un maximum de résultats en un minimum de temps.
Pour prendre l’exemple du renforcement musculaire, plutôt que d’enchaîner des séries longues entrecoupés de pause sur votre smartphone, concentrez-vous sur une séance de HIIT ou de cross fit de 45 min maximum et faites là en une seule fois et à fond.
Être focus sur sa séance, et ne faire que celle-ci dans un cadre spécifique, sera bien plus efficace que d’enchaîner et de se contraindre à des séances réalisées qu’à moitié. Concentrer ses entraînements / séances vous fera gagner du temps et de l’énergie.
Cette philosophie minimaliste s’applique finalement à bien des domaines, comme nous l’avons abordé dans cet article “les bienfaits du minimalisme”, surcharger son agenda, ses activités s’avère contre-productif. Il y a un temps pour chaque chose, à nous de trouver l’équilibre.

Pour conclure cet article, voici comment j’aborde ma pratique aujourd’hui :
- Je pratique mes sports avec le minimum d’accessoires et de vêtements, je me suis constitué une “capsule sportive”, de la même manière que ma garde-robe capsule mais pour mes vêtements de sport et mes accessoires.
- J’ai diminué ma charge d’entraînement. Je me concentre sur des séances cibles et courtes, mais avec toujours une grande régularité.
- Je mets le plaisir avant tout dans ma pratique. Fini les courses au chrono, je ne me mets plus de pression. Je peux courir moins vite et c’est OK.
Être Minimaliste, c’est faire du sport simplement et sans stress.
Et vous, comment abordez-vous votre pratique sportive ? Avez-vous, également, été parfois trop loin dans votre pratique ?

Deux kettlebells, 6 bandes élastiques, une barre de traction, deux briques de yoga, un ballon et un tapis. Deux shorts, deux t-shirts. 3 sabliers. Voici tout mon équipement pour trois séances de Cross Training par semaine. J’ai simplifié mes entraînements et réduit le matériel au maximum et le temps de plus de trois quarts. Je suis plus fort, plus endurant que jamais à maintenant 45 ans !
J’affectionne la course à pied également. Comme toi, je participe à des courses chronométrées avec souvent à la clé des goodies . Je ne prends plus que les médailles. Le reste, soit je demande si cela intéresse un coureur près de moi lors de la remise soit je ne le prends pas . Cela étonne mes amis du club, mais c’est ainsi. Ils sont plus sur la notion « c’est gratuit » alors accepte. Mais moi, je vois plus le produit qui va encombrer mon espace.
Je me retrouve dans vos observations
Article efficace et concis