Le minimalisme et l'écologie Deux concepts qui se rejoignent

Le minimalisme et l’écologie : Deux concepts qui se rejoignent ?

La rencontre entre le minimalisme et l’écologie se fait tôt ou tard lorsque l’on est dans un cheminement minimaliste ou écologique.

Ce sont deux modes de vie qui se rejoignent sur certains aspects dans la théorie et la pratique.

  • Le minimalisme est une philosophie de vie. Vivre avec ce dont on a besoin, supprimer le superflu, collectionner des moments et non des objets, et surtout, privilégier la qualité avant la quantité.
  • L’écologie et notamment le zéro déchet est de produire le moins de déchets possible, vivre avec une conscience éco responsable, consommer en prenant en compte les paramètres extérieurs avec notre impact carbone, et notre impact sur les autres personnes.

Dans les deux cas, nous sommes dans une optique de réduction.

Toutefois, c’est deux concepts se différencient également sur certains aspects. Ainsi je différencie deux types de minimalisme en fonction de l’intention que l’on y porte.

  •  Le minimalisme mainstream et individualiste de Marie Kondo 
  •  Et le minimalisme militantiste et écologique de Pierre Rabhi

Je vais vous partager mon point vue sur ces deux types de minimalisme, et ainsi vous expliquer ce qui fait que selon moi que le minimalisme et l’écologie ne sont pas incompatibles mais pas non plus systématiques.

👉 Le minimalisme mainstream et individualiste

Il y a énormément de bienfaits à adopter le minimalisme dans sa vie, comme nous l’avons expliqué dans notre article “Les bienfaits et les avantages à être minimaliste”.

Cela permet de faire des économies en arrêtant d’acheter des choses superflus, de faire des choix plus conscients et alignés avec nous-même. Mais également de gagner en liberté et en bien-être. Autant d’avantages qui vont bien au-delà de juste faire du tri.

Il s’agit d’un minimalisme basé et centré sur l’individu et son développement personnel. L’objectif premier de ce minimalisme est d’apporter de la joie et du bien-être dans sa vie, et de faire entrer uniquement dans sa vie ce qui nous apporte du bonheur.

Ce type de minimalisme ne prend pas en compte l’écologie. La méthode de Marie Kondo ne parle jamais d’écologie par exemple.

On a l’impression que le minimalisme rime forcément avec l’écologie, alors que non. Dans ce type de minimalisme, ce qui compte et qui est central c’est uniquement son bonheur personnel et non l’écologie.

Ainsi le critère de choix pour un objet avec ce type de minimalisme est la joie et le bonheur que va vous procurer l’objet. Les critères comme l’impact écologique du produit (transport, l’extraction des matières premières, déchets produits, etc.) ne sont pas abordés, ni pris en considération.

Ainsi vous pourriez très bien acheter un T-shirt en coton qui vous apporte de la joie par exemple, mais qui aura nécessité 1500 litres d’eau pour être fabriqué, et parcouru jusqu’à une fois et demie le tour de la planète avant d’arriver dans votre armoire.

Ce type de minimalisme, ne prend donc pas selon moi, l’aspect écologique contrairement au second minimalisme que je développe ci-dessous.

👉 Le minimalisme écologique et collectiviste

Ce deuxième type de minimalisme est selon moi plus militantiste voire anticapitaliste. On se rapproche plus de la sobriété heureuse de Pierre Rabhi, avec une vision globale des ressources de notre planète, de nos sociétés et de notre futur.

J’irai même jusqu’à dire qu’il s’agit d’un minimalisme politique, qui s’apparente à de la décroissance et de l’activisme écologique.

Ce qui diffère donc entre ces deux types de minimalisme c’est l’intention. L’écologie, le bien-être des autres et de notre planète sont centrales dans ce type de minimalisme, avec une vraie critique de fond du système.

Décider de consommer des choses qui nous apportent de la joie mais qui ne sont pas du tout écologiques, peut desservir notre planète et les personnes qui subissent les conséquences de nos possessions (même si elles sont minimes).

Écologie rime également souvent avec zéro déchet, ainsi j’aimerai faire un petit aparté sur le sujet. Selon moi, le zéro déchet se limite aux possessions matérielles alors que l’écologie va au-delà en incluant des valeurs transpersonnelles. Réduire son empreinte carbone, c’est également conscientiser ses actes au-delà de l’achat.

Au début d’un parcours écologique, on se laisse un peu emporter par cette “mode green”. On veut remplacer tous ses objets en plastique ou pas du tout écolo, par des objets durables et épurés, mais cette démarche est-elle vraiment écologique ?  Que se passe-t-il avec ces vieux objets en plastique ? On les jette tout simplement ? Sont-ils condamnés à finir leur vie à la poubelle alors qu’ils fonctionnaient très bien ? La dimension écologique dans ce cas serait plutôt d’essayer d’utiliser chaque objet jusqu’au bout.

Au-delà de l’aspect simplement matériel (posséder ou ne pas posséder), la démarche écologique englobe tout le process et toutes les répercussions. Comment exiger d’un côté de la nourriture saine et de l’autre côté ne faire aucuns efforts sur notre production de déchets ? Tout est lié.

Une grosse partie de nos déchets que l’on produit sont soit brûlés (incinérés) ou enfouis (sous terre). Je vous invite d’ailleurs à visiter l’usine de traitement des déchets la plus proche de chez vous. C’est très instructif et cela sensibilise notamment les enfants. Les déchets qui sont enfouis ou incinérés polluent la terre et l’air même s’ils sont traités, mais le plus gros problème sont les déchets que l’on retrouve dans la nature. Nous sommes en train de créer un 7e continent. Un immense amas de plastique sur les océans qui ferait 3 fois la taille de la France.

Le seul moyen d’agir pour que ces déchets ne polluent plus notre planète, c’est de ne pas les produire, l’écologie rejoint ainsi donc dans ce cas le minimalisme.

Arrêtons de culpabiliser

Je voudrais enfin aborder un dernier point, qui est la culpabilisation et l’idéalisme de ces deux concepts qui malheureusement parfois nous immobilisent plutôt qu’ils nous aident à avancer.

Le but du zéro déchet ce n’est pas de produire zéro déchet puisque c’est impossible, (eh oui on mange, on respire, on vit), mais le but est de tendre au maximum vers le zéro déchet pour minimiser son impact

Il en est de même pour le minimalisme, il y a plusieurs niveaux de minimalisme. Il a ceux qui ont 3 t-shirts et deux meubles et ceux qui ont plus.

Ce que j’aimerai dénoncer aujourd’hui ce sont les idéalismes et extrémismes qui nous font culpabiliser et qui nous empêchent d’avancer.

Il faut arrêter de croire que pour être minimaliste, il faut posséder 5 t-shirts ou bien que pour être écolo, il faut uniquement consommer les légumes de son jardin.

Les étiquettes nous rassurent mais elles nous enferment également. Il y a un grand paradoxe sur cela.

Prenons l’exemple d’une personne qui mangerait, comme la plupart des gens, des produits emballés. On ne lui dirait absolument rien s’il décide de manger dans un fast food un jour (normal c’est dans son mode de vie). Cependant si une personne qui est dans une démarche éco responsable, décide un jour de manger dans un sacro-saint fast food, elle se prendrait une multitude de réflexion.

Peut-être que cette personne mangera une fois tous les deux ans dans un fast food tandis que l’autre personne ayant un modèle de consommation plus ‘classique” y mangera elle tous les week-ends. Toujours est-il que c’est la personne qui en mangera le moins, qui sera cible de réflexion et jugement. Logique ?

Personne n’est parfait ! Nous avons tous des périodes dans nos vies, où nous n’avons pas ou plus le temps où nous sommes dans l’urgence et contraints à revoir nos priorités.

On s’enferme dans des standards élitistes et extrémistes, qui nous donne l’impression que l’on ne fait pas assez bien, que l’on n’est pas assez bon.

Arrêtons de nous freiner et de nous immobiliser car nous ne sommes pas parfaits. Faisons le meilleur avec nos limites et circonstances actuelles et même si cela n’est pas parfait !

Ce n’est pas une poignée de personnes parfaites mais une quantité de personnes imparfaites qui cherchent à faire mieux en réalisant des erreurs qui feront avancer les choses.

Le but n’est pas d’être parfait, mais d’avancer petit à petit, de se sensibiliser, prendre les problématiques et avancer à son rythme sans jugement.

Pour conclure…

L’écologie et le minimalisme se rejoignent quand on y apporte donc la même intention. 

Si on se contente de moins, et si on consomme moins et mieux inéluctablement on produira moins de déchets. L’impact positif ne sera donc pas uniquement personnel mais également collectif pour notre chère planète et l’ensemble de ses habitants. Pour ces raisons le minimalisme et le zéro déchet sont liés.

On a tous notre niveau de progression. Arrêtons de nous juger 5 minutes et prenons le temps. Car le minimalisme c’est aussi prendre le temps de faire ce qui est important.

Il n’y a pas de règles avec un nombre de possession exacte à posséder. Mais de bonnes questions à se poser :

  • Est-ce que ces objets sont à notre service ou est-ce nous qui sommes à leur service ?  
  • Est-ce que cela m’apporte de la joie ? aux autres ? à la planète ? à la biodiversité ? au climat ?

Nous avons toujours eu à cœur de vous apporter à travers ce site des idées, des conseils et des questionnements pour vous aider à avancer dans votre cheminement. Je ne suis pas parfaite et vous non plus, donc continuons chacun à avancer à notre rythme et avec bienveillance. 

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